Le footballeur et son concierge

Suite à une longue discussion avec une personnalité du football, une prise de conscience s’en est suivie. Nous aimerions vous en faire part pour des raisons déontologiques.

Voici en synthèse ce qu’on a entendu et sur ce ton :

« Ils sont formidables vos gars de la conciergerie, vous les faîtes rêver nos gosses alors qu’ils ont déjà tout. Mais franchement c’est une catastrophe en terme de gestion patrimoniale. Ils sont jeunes, un peu naïfs, ils ne savent pas épargner et vos concierges sont là s’assurer que les robinets restent ouverts. Un jeune qui arrive du continent africain, tu lui dis qu’il va pouvoir aller acheter une Rolls en jet, que ça fait partie de la panoplie du joueur, il y va direct. Et il se fait rincer. Il ne se projette pas dans 5, 10 ou 20 ans, c’est le drame. »

Nous comprenons avec un esprit critique qu’il ne faut pas nécessairement prendre pour argent comptant l’opinion d’une personne, membre éminent ou non de sa communauté. Ce qui nous a paru pertinent, c’est le lien entre une certaine approche commerciale d’entreprises que nous avons refusées comme « prestigieuses » et le reproche explicite sur l’attitude excessivement capitaliste d’entrepreneurs face à des jeunes dont on sait qu’ils ne sont pas initialement formés à la gestion de patrimoine. Si un entrepreneur n’a pas l’authentique volonté de supporter le développement personnel de son jeune client mais plutôt de développer son chiffres d’affaires par tous les moyens, il ne peut pas être concierge et encore moins qualifié de concierge de luxe.

Servir vs se servir

Puis les sommes ont été abordées. « Jusqu’à 5M€ de dépenses… en un mois. » On parle bien de dépense, pas d’investissement, compte tenu des objets cités (Bugatti-FF-Merc, décoration intérieure, champagne…).

La question implicite qui nous était adressée, à Amaury et moi alors, qui gérions simplement la plateforme conciergerie-privee.fr sans être partie prenante de façon directe, était : « vous êtes là pour servir ou vous servir ? ». Et il est vrai qu’à maintes reprises, lors des candidatures des concierges, la phrase « ce qui m’intéresse ce sont les gens du show business et les footballeurs, par exemple ». Nous n’avions pas saisi toute la portée de ce ciblage.

Faire du talent un Capital pour soi et sa famille

Nous avons décidé, en conséquence, de limiter au strict minimum la catégorie « conciergerie de luxe », où John Paul reste en tête pour avoir fait ses preuves avec le temps. Les prochaines candidatures dans cette catégorie seront refusées si un soupçon de malveillance émerge. Car la création de richesse qu’on génère dans les métiers du sport et certaines activités du show business est si concentrée dans l’instant court de la jeunesse d’un homme que rien ne mérite qu’on la traite comme un trésor à prendre. C’est du capital d’abord, qui doit être non dépensé mais investi. C’est aussi de l’argent familial à moyen terme, qui doit être protégé. Et c’est de l’argent d’épargne et de retraite que toute dépense excessive vient amputer avec des conséquences désastreuses : « ruiné à 30 ans » n’est pas ce qu’on a envie d’entendre à propos d’un jeune qui a réussi sa carrière sportive.

Dépenser vs Investir

Même quand on est concierge, il faut immédiatement distinguer l’actif qui génère du capital et l’actif qui subit une dévalorisation rapide. Car à l’échelle d’une vie humaine, la différence entre un investissement en capital et une dépense du même montant produit une différence de plusieurs fois ce montant. Si j’investis 1M€ en 2022 et que je génère du revenu de capital et des emplois avec cet investissement, le produit à terme sera un multiple de 1M€ : 10, 20 ou 30M€. Si je dépense 1M, c’est une réduction. La différence est aisément de plusieurs dizaines de millions d’euros sur 15 à 20 ans.

À chaque fois qu’un footballeur dépense 100k dans un loisir, il perd potentiellement plusieurs millions d’euros par rapport à la même somme investie. Pour les enfants de cette personne, dans 10, 20 et 30 ans, ce sera la même différence qu’entre une vie de rêve et une vie de m. Personne ne souhaite léser ses futurs enfants. Personne ne souhaite léser sa famille. Mais il existe une logique prédatrice dans toutes les activités commerciales et à un certain niveau, le vrai luxe est celui qui appelle à la sagesse. Pas à l’ascétisme non plus, mais à introduire une vision à moyen et long terme et au-delà de la seule vie du joueur. Ce n’est pas parce qu’on a une vie de joueur qu’on doit jouer avec sa vie.

Un engagement pour la jeunesse et le sport

Les conciergeries de luxe référencées sur notre site signent notre charte qualité et désormais ils s’engagent à protéger leurs clients contre l’enthousiasme éphémère de la flambe. Nous souhaitons encourager une vision long-termiste à la fois de notre secteur, la conciergerie et aussi pour la jeunesse sportive de haut niveau dont les forts revenus peuvent être utilisés pour rendre leur vie entière sublime, pas seulement à coup d’instants jubilatoires très cher payés.

C’est aussi la raison pour laquelle nous avons introduit la section « family office » parce que même si le footballeur n’a pas encore de famille, il est probable qu’il en ait une un jour et que son meilleur allié dès aujourd’hui soit le conseiller en investissement, idéalement au sein de son propre family office pour limiter le parasitage. Comme le font les milliardaires qui savent ce que signifie réellement capitaliser sur un talent – concept complexe qui s’apprend.


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